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Le Vigan

Christiane Rouquette : vive le travail d’équipe !

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Avec sa petite voix, qui laisse poindre une autorité bien présente, Christiane fait partie des figures du Secours Catholique du Gard. 

Cette femme de 74 ans, née à Nîmes dans une fratrie de 5 enfants, a vécu à Lodève jusqu’à son bac, entre son père, un ouvrier protestant devenu artisan dans l’électroménager, et une mère catholique. Les sciences la tentent, mais après un an d’université à Montpellier où elle « faisait plus de sport que d’études », elle part en région parisienne comme institutrice remplaçante.  Mais le midi lui manque, et comme elle a enfin trouvé sa voie, elle rejoint l’école d’infirmière de Montpellier et pratiquera ce métier jusqu’en 2005, dans le privé et le public, en donnant aussi de son temps à l’action syndicale. « L’esprit d’équipe m’a toujours passionnée ». 

Elle rencontre alors son futur mari, professeur-éducateur puis agriculteur-éleveur du Vigan, qu’elle rejoint en 78. Mais en 1985, une leucémie emporte son mari en quelques mois et Christiane se retrouve seule, avec un petit garçon de deux ans et demi, et les deux filles, alors adolescentes, de son mari. « S’en suit alors une vie de transformation » résume ainsi pudiquement Christiane, qui se rapproche de l'Église, continue bien sûr à travailler et à s’investir dans les syndicats, pour finalement prendre sa retraite en 2005 à 55 ans et elle qui adore la musique, s’engage à fond dans la chorale de l’église. C’est par ce biais qu’elle rencontre l’équipe du SCCF qui à l’époque réfléchissait à un projet d’épicerie solidaire. 

Bénévole dès 2013, Christiane travaillera avec l’équipe sur les statuts, la charte, l’organisation, puis l’ouverture de cette épicerie en 2014. « J’ai toujours été étonnée par l’arc-en-ciel que représente le SCCF, avec mille possibilités d’investissement et d’épanouissement. J’y ai rencontré beaucoup de gens, participé ou créé des ateliers en tous genres, de la relaxation à la mosaïque, tout en allant régulièrement aux rencontres proposées par la délégation du Gard, à Nîmes. » 

En septembre 2014, lors des fortes inondations qui ont touché Saint-Hippolyte-du-Fort et Saint-Laurent-le-Minier, une solidarité énorme se met en place, et Christiane s’investit dans l’équipe d’urgence. Elle fait du porte-à-porte dans les deux villages, allant à la rencontre des personnes sinistrées qu’elle suivra pendant près de six mois après la catastrophe. « Le SCCF a même cofinancé le voyage des enfants pour un séjour au bord de la mer, pour qu’ils changent d’air » dit-elle avec bonheur. 

Développer des projets en équipe, Christiane adore ! Que ce soit dans l’épicerie solidaire, l’accompagnement social, les actions d’urgence en période COVID ou dans la vallée de Valleraugue, la coopération entre associations locales…Et tant d’autres activités qu’égrène Christiane avec émotion. Pourtant cette bénévole très investie n’a jamais souhaité prendre le poste de RVE (responsable de vie d’équipe) : « je n’ai jamais souhaité être chef » … 

Cela étant, elle l’est devenue en 2021, et s’y est engagée jusqu’au 31 décembre 2024. « Je vieillis, j’ai des problèmes de vue, et c’est bien fini pour moi les 200 à 300 kms par mois en voiture dans la région. Je préfère arrêter les responsabilités tout en continuant un bénévolat léger ». Une jolie formule pour quelqu’un d’entier comme Christiane, qui conserve quoi qu’il arrive du temps pour ses trois petits enfants…

À de futurs bénévoles, elle n’a qu’un conseil à donner : « Faites un pas en avant, et découvrez par vous-même la liberté que vous offre cette association, pour vous inventer une nouvelle vie, en cohérence avec vous-même, avec votre spiritualité. Le SCCF est perpétuellement en révolution, j’ai beaucoup d’espérance pour ce service social de l’Église ».