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Ciao Antoine Cintorino

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À 79 ans, et après dix ans passés au Secours Catholique sur le territoire d’Alès et des Cévennes, Antoine Cintorino quitte l’association pour prendre plus de temps avec sa femme et ses cinq enfants.
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À l’image de son parcours professionnel, le chemin suivi par Antoine Cintorino au Secours Catholique était loin d’être tracé. On pourrait surnommer ce sympathique septuagénaire d’origine sicilienne, né à Rabat (Maroc), « L’homme qui dit oui ». Oui à ses parents quand, pour eux, il met fin à ses études de professeur de mathématiques à 22 ans pour reprendre le restaurant familial. Oui à sa femme dont il partage la vie depuis 53 ans et qui lui a donné cinq enfants. Et oui aux multiples propositions qui ont émaillé sa vie. 

Après l’aventure réussie du restaurant, il quitte le Maroc pour la France à 27 ans avec deux enfants sous le bras. C’est à Montpellier que la petite famille atterrit. Antoine y ouvre un nouveau restaurant face au jardin des plantes. L’aventure dure dix ans, avant qu’il ne devienne directeur de région dans un groupe de restauration collective. À 50 ans, épanoui et souhaitant donner un dernier virage à sa carrière, il lance un service de traiteur à domicile avec sa femme. 

En parallèle de cette vie pourtant déjà riche, Antoine Cintorino suit l’exemple paternel en étant lui aussi bénévole. « J’ai toujours vu mon père aider les autres », se souvient-il. C’est naturellement qu’il marche sur ses pas, notamment pendant la période montpelliéraine où il s’engage au diocèse. « C’était très intéressant, très émouvant », assure celui qui accompagnait les adultes en catéchuménat, ce temps où l’on aide ceux qui désirent devenir chrétiens en les préparant aux sacrements. 

« J’ai appris l’humilité »

En mars 2012, alors qu’ils s’installent à Saint-Hilaire-de-Brethmas pour profiter de leur retraite, Antoine et sa femme cherchent à s’investir dans la région. Ils écrivent au Secours Catholique, aux Restos du Coeur et au Secours Populaire. C’est le Secours Catholique qui dégaine en premier. Le couple fonce. Très vite, le bénévole Antoine se rend indispensable, notamment à l’épicerie solidaire qu’il rejoint en 2013. On lui propose rapidement de la gérer. Forcément, l’homme qui dit oui acquiesce et en prend la tête pendant six ans. « C’est un bel outil car on accompagne les gens pour qu’ils puissent sortir de leur dette ou leur permettre de vivre. Il y a aussi plusieurs ateliers : la cuisine, la gestion des restes… », développe-t-il. Il reprend : « Ce qui me plaît au Secours Catholique, c’est de faire prendre conscience aux gens de ce qu’ils sont réellement, qu’ils peuvent s’en sortir. Nous ne sommes pas là que pour aider, mais pour qu’ils trouvent quelqu’un avec qui cheminer. »

Bénévole très apprécié, on sollicite beaucoup Antoine qui, certaines semaines, pouvait oeuvrer sept jours sur sept pour le Secours Catholique. Il s’implique dans la démarche d’accompagnement social pour former les bénévoles, rejoint l’équipe d’animation territoriale en tant que bénévole référent. « J’ai appris l’humilité, il faut savoir écouter et comprendre l’équipe face à moi ». C’est à cette époque qu’il rencontre Hubert Roumain de la Touche, le nouvel animateur du territoire des Cévennes arrivé en novembre 2022 : « Cette rencontre est mon meilleur souvenir au Secours Catholique. Il est jeune et me fait penser à un de mes petits-fils. Il est à la fois sûr et pas sûr, ce qui est normal. J’aime aussi son engagement catholique. »

Place aux jeunes !

Quand il revient sur son parcours au sein de l’association, Antoine confie : « Le Secours Catholique m’a beaucoup apporté. Il m’a conforté dans l’idée que quelque soit la personne en face, c’est toujours mon égal. » 

Le 30 juin 2023, de manière officielle (car il donne encore quelques petits coups de main en coulisse), Antoine a quitté le Secours Catholique après une décennie de rencontres, d’entraide, de bons moments et d’autres parfois plus difficiles. « J’ai dû dire à une responsable d’équipe qu’elle devait partir. Ce n’était pas agréable, mais il fallait le faire », se souvient-il. À l’inverse, beaucoup auraient aimé qu’Antoine prolonge quelques années supplémentaires. Mais sa décision était prise : « Je ne suis pas fatigué, mais j’ai besoin de prendre du temps avec mon épouse. Figurez-vous qu’on n’a pas pris deux semaines de vacances depuis notre voyage de noce ! » Avant de conclure : « Et puis il faut laisser la place aux jeunes. J’ai apporté ce que je devais apporter. Je ne regrette rien. »