
De qui parle-t-on ? SDF, sans abri, personnes de la rue ?
Comment appeler ces personnes que nous croisons dans les rues des villes et de certains villages, et dont le nombre est si difficile à estimer ?
Pour Juliana, animatrice du SCCF et bénévole dans une autre association de maraude, « les personnes à la rue sont souvent appelées SDF, mais cette appellation est de moins en moins utilisée et ne correspond pas souvent à la réalité de vie de certaines personnes que nous pouvons rencontrer. Il existe des personnes qui possèdent un logement mais qui, pour diverses raisons, n’y sont pas souvent. Elles passent une bonne partie de leur journée dans la rue, pour du lien social, pour faire la manche ou parce que rester dans la maison est difficile. On peut les appeler « personnes de la rue. ». De son côté, le CESE (Conseil économique social et environnemental) a précisé cette notion de personne de la rue de la manière suivante :
• une personne sans-abri vit dans la rue ou dans des espaces publics, sans hébergement qui puisse être défini comme local d’habitation, ou elle se loge à bas prix, ou a recours à l’hébergement d’urgence ;
• une personne sans logement est hébergée dans des lieux tels que foyers ou centres d’hébergement pour une courte durée, ou pour une longue durée lorsqu’un accompagnement spécifique est mis en place (insertion, soins médicaux...).
• une personne en logement précaire est hébergée chez des tiers à titre provisoire, ou se loge sans titre ni droit, ou encore se trouve sous le coup d’une décision d’expulsion ou de saisie ;
• une personne en logement inadéquat vit dans une structure provisoire qualifiée de « non conventionnelle » (baraques, cabanes, mobil-homes non prévus pour cet usage, ...), ou se trouve en situation de surpeuplement sévère ou d’habitat indigne.
« Être sans-domicile, c’est donc être dans une situation qui peut être transitoire, permanente ou chronique. C'est cette variabilité, cette mobilité, qui explique pour partie la difficulté à dénombrer les personnes en situation de rue » (Sources CESE)
Sabine Chabbert