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Des petits-déjeuners qui créent des liens

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Depuis la mi-novembre 2020, et avec l’autorisation de la mairie de Nîmes, le Café d’Anaïs, en partenariat avec le Secours Catholique, l’Ordre de Malte et Aux Captifs la libération, organise, trois fois par semaine, un petit-déjeuner ouvert à tous, sur la place St-Charles.

Les lundis, mercredis et vendredis matin, de 9h30 à 11h, de trente à soixante personnes, selon les jours, viennent boire un café, un thé ou un chocolat, grignoter quelques biscuits et discuter, cinq mn ou tout le temps du service. Ils étaient d’ailleurs nombreux le jour de Noël et le Jour de l’an, sous le froid mais sous un beau ciel bleu d’hiver.

Mathurin, volontaire civique au Café d'Anaïs partage son expérience :

« Les cafés sont fermés. Pourtant dans les rues et sur les places, beaucoup de gens continuent de vivre. Les bénévoles du café d'Anaïs n'ont plus voulu se sentir impuissants sur cette seconde phase du confinement. »

Ce café associatif empreint d'une mixité sociale étonnante est l'endroit d'où la petite étincelle va démarrer le bon feu de cheminée : la présence d'un petit rassemblement autour de boissons chaudes et de friandises devant la place St-Charles, à Nîmes.

"En tant que personne assez pessimiste et rabat-joie, je n'ai pas en plus haute estime les initiatives de ce genre : distribuer des boissons chaudes dans la rue me parait, et je le répète beaucoup trop, une goutte dans l'océan si ce n'est pas déjà dans l’intérêt de grands organismes hypocrites. Néanmoins, j'ai pu constater une entraide très forte et surtout un don majoritairement désintéressé de la part des participants y compris les associations concernées (le Secours Catholique, Aux Captifs la libération, l'Ordre de Malte, le Périscope, Farabolles, ...)."

"J'avais aussi très peur de la stigmatisation violente que les publics visés pourraient ressentir : de très nombreuses personnes voulaient payer leur café ; quitte à ne pas en prendre du tout. Beaucoup encore n'osent pas s'approcher du triporteur qui transporte le café et j'en vois aussi certains qui demandent une tasse avec un air de crainte et de désespoir ; comme si c'était honteux de boire du thé ou manger des biscuits que l'on donne : des femmes et des hommes tenus par la peur et la honte d'une dette."

Mais il me semble que ces comportements font partie inhérente de la démarche. Et en dépit de cette méfiance, nombreux nous ont encouragés à continuer ces petits rendez-vous. Beaucoup nous ont aussi reproché de ne pas être là assez souvent !

Les villes ont de plus en plus besoin de ces initiatives. Elles sont indispensables non pas pour améliorer la situation mais pour maintenir et raviver la confiance entre les habitants d'un lieu de toute population confondue (sans-domicile, coursiers, éboueurs, badauds et ceux venus de la périphérie).

Cette période étrange ne fait que commencer. Rappeler que les êtres humains peuvent cohabiter en dépit de leurs statuts, origines et opinions est un besoin vital.

"Je ne vois pas de solution plus simple et logique que de continuer dans ces initiatives aussi peu nombreux soient les passants."

Laissons les passions s'exprimer autour des tables et des thermos ! Donnons une raison au gens de sortir de chez eux ! Allumons un grand feu de cheminée plutôt que de le couvrir tous les soirs à 18 heures (mon dieu que c'est tôt !).

Merci à tous les marcheurs et squatteurs de bancs publics sur le boulevard Gambetta et merci à tous ceux qui remplissent et vident goulûment les tasses bouillantes en ces matinées où le vent froid souffle dans les platanes.

Le Café d’Anaïs a été créé en 2018, à l’initiative du Réseau Anaïs (Associations Nîmoises d’Actions et d’Intervention Sociales) piloté par le Secours Catholique. Le Secours Catholique a pris en charge une grande partie des travaux de rénovation d’un lieu mis à disposition par l’APA (Association Protestante d’Assistance) et financé le poste d’une chargée de projet pendant la phase de conception et de lancement du Café.

Auteur et crédits

Secours Catholique du Gard

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