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Hubert Roumain de la Touche, toujours sur le pont

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Cet ancien officier de la marine marchande a rejoint l’antenne alésienne du Secours Catholique en novembre 2022. Quittant la mer et ses bateaux de croisière, c’est dans les Cévennes que ce jeune homme de 29 ans pourrait bien trouver son rythme de croisière. Portrait d’Hubert Roumain de la Touche qui, où qu’il soit, est toujours sur le pont. 

Né à Châlon-sur-Saône (Bourgogne) dans une famille de militaires de la marine nationale, le destin d’Hubert semblait tout tracé. Après avoir vécu une grande partie de son enfance à Orange, c’est à Marseille qu’il se rend pour suivre ses études. Il a 19 ans quand il intègre l’école des officiers de la marine marchande. « C’est un choix par défaut, l’école navale pour devenir militaire était trop compliquée à atteindre pour moi à ce moment-là. Il faut croire que les classes préparatoires aux grandes écoles et moi n’étions pas fait l’un pour l’autre. Mais je n’ai finalement pas regretté », assure-t-il.

Cinq ans plus tard, le jeune Hubert est diplômé et enchaîne assez vite en décrochant son premier emploi sur un ferry. « Ça consistait à faire des liaisons entre Marseille et la Corse. La nuit, j’étais aux commandes du bateau pendant quatre heures et c’était plutôt de l’entretien du navire en journée », explique-t-il. Hubert a un rythme particulier : il travaille un mois et bénéfice ensuite d’un mois de repos. « C’est bien, mais le temps est un peu long, il faut donc l’occuper ! »

Pour que les journées passent plus vite, et répondant surtout à une aspiration profonde, il propose son aide à une association des quartiers nord de Marseille, la maison Bernadette. « Ce qui m’a immédiatement frappé, avoue-t-il, c’est que j’y ai vu les gens travaillant là-bas très heureux. Ils n’avaient pas les mêmes conditions de travail que moi, notamment salariale, et pourtant ils étaient épanouis au service des autres. Ça m’a fait réfléchir. » Il prend alors la décision d’arrêter son emploi dans la marine marchande, libérant ainsi du temps qu’il met à profit pour se tourner vers les autres. Toujours en tant que bénévole, il rejoint une autre association pour accompagner des mineurs incarcérés et assurer un suivi une fois qu’ils sortent de détention. Il y restera trois ans, la première année en tant que bénévole, puis deux ans comme salarié. 

« Permettre à des personnes de se relever »

Mais après plusieurs années à Marseille, Hubert et son épouse, Sibylle, architecte de profession, ont des envies d’ailleurs. Surtout qu’un heureux événement est à venir : Sibylle est enceinte. Hubert recherche un nouvel emploi, toujours dans le social où il se sent bien. Quand il tombe sur une offre du Secours Catholique, c’est une évidence. « Je cherchais une grosse structure, avec plus de moyens pour agir, et je voulais une association d’inspiration chrétienne. Ça colle à ma foi, je suis croyant et pratiquant, c’est aussi cela qui m’a poussé à changer de trajectoire professionnelle », explique-t-il. Après plusieurs entretiens, notamment pour un poste dans le Gers, c’est finalement à Alès qu’il est retenu comme animateur de réseaux. « Avec ma femme, on s’est demandé où était Alès ? (Il rigole) On ne connaissait pas et on découvre complètement autre chose après Marseille. Ici, tout est à une échelle plus humaine. » 

Début novembre 2022, Hubert fait donc ses premiers pas dans la capitale cévenole comme animateur de réseaux. Tout est nouveau, mais il se plait : « Ce que j’apprécie au Secours Catholique, c’est cette approche adaptée aux besoins d’un territoire. C’est de me mettre au service de mes frères dans le concret de la charité. Et encore plus de permettre à des personnes de se relever et à être acteurs de leur vie et cela en accompagnant les équipes de bénévoles, car ce sont eux qui sont sur le terrain au contact des personnes en situation de précarité. »

Avec Antoine Cintorino, bénévole référent de l’équipe d’animation territoriale des Cévennes, les deux compères accompagnent les équipes d’un large territoire qui s’étend de Génolhac au Vigan en passant par Quissac ! « Je fais facilement 1 000 kilomètres par mois », sourit Hubert avant de détailler son quotidien : « C’est jamais la même chose, mais globalement j’accompagne et je coordonne les cinq équipes du territoire des Cévennes. Il y a aussi une partie de travail départemental avec la délégation, l’accueil des nouveaux bénévoles et les tâches administratives. »

Son souhait au Secours Catholique ? « Ce serait l’hyper-ruralité. J’aimerais aller toucher ces zones blanches, ces coins où il n’y a aucune association, où des personnes se retrouvent seules. C’est une précarité dont on parle peu », regrette-t-il. Mais avant les zones blanches, Hubert, chanceux, expérimente peu les nuits blanches avec sa petite Lucie, aujourd’hui âgée de 7 mois. Père, une autre facette d’Hubert, qui demande elle aussi, plus que jamais, d’être sur le pont.